J’ai commencé dans l’ombre.
Celle des salles de répète. Des backstages trempés de larsens.
Des laboratoires où je tordais des notes jusqu’à ce qu’elles ressemblent à ce que je ressentais.
Mais il manquait quelque chose.
Un autre langage. Une autre scène.
Alors j’ai écrit.
D’abord des paroles.
Mais ça ne suffisait pas.
Alors j’ai écrit plus long. Plus profond.
Je n’écris pas pour divertir.
Je fous un miroir sale sous les yeux du monde.
Je n’écris pas pour raconter.
J’écris pour que quelqu’un, quelque part, sache qu’on a été vivants.
Même seuls. Même en silence.
Surtout seuls. Surtout en silence.
Je ne cherche pas à prédire.
J’écris parce que je suis traversé.
Par les machines. Par les voix.
Par les cris d’un futur trop proche.
J’archive.
J’enregistre les tremblements de notre époque.
J’adoucis en disant qu’on n’y est pas. Que c’est pour demain.
Je mens.
J’ai pas la vérité.
Juste un pressentiment.
Inscrit(e) le 30 avril 2025 • En ligne hier à 18h40