Au cœur du désert australien, où chaque proie est rare et précieuse, la survie exige une stratégie impitoyable. Depuis des millénaires, une espèce d’araignée au ventre bleu — bannie mais vénérée — a perfectionné la sienne : tisser une soie imprégnée d’une molécule unique, capable de soigner les blessures de ses proies, de ralentir leur métabolisme et de les plonger dans un état de rêve éveillé. Un chef-d’œuvre d’adaptation permettant de maintenir la victime vivante et immobile afin d’en disposer le plus longtemps possible.
Chez l’être humain, cet effet va parfois plus loin. Comme le savaient déjà les anciens, chez quelques rares individus, la molécule induit un dédoublement quantique de la conscience : leur corps reste inerte, préservé, tandis qu’une partie de leur esprit s’affranchit de la matière et voyage sans aucune limite — des déserts brûlants de Vénus aux plaines glacées de Mars, et jusqu’aux confins du cosmos — rejoignant les visions des récits ancestraux.
Pour Joaquim Moreau, scientifique français sur le déclin, cette découverte est une porte vers l’inconnu et peut-être vers une rédemption. Mais la révélation déclenche une course mondiale. Une jeune chercheuse ambitieuse, un investisseur avide de brevets et un chef de mafia asiatique aux réseaux tentaculaires se lancent dans une lutte implacable. Des laboratoires clandestins d’Asie aux étendues arides de Moon River, tous veulent s’approprier le secret des « Blue Bellies » et ses milliards potentiels.
Ils ignorent qu’ils avancent sur un fil tendu par un autre joueur. David Clayton, dernier dépositaire d’un savoir ancestral, manœuvre dans l’ombre. Sa vision : précipiter l’effondrement volontaire de la civilisation occidentale. Non par haine, mais pour imposer une paix radicale, une rupture. Un autre monde.
De la rigueur glacée des laboratoires aux visions hallucinées du rêve éveillé, Uluru tisse un récit à la croisée du roman scientifique, du thriller contemporain et de la science-fiction. Entre suspense, exploration et réflexion philosophique, il interroge notre rapport au progrès, à la vitesse, à la conscience — et pose une question vertigineuse :Quel prix l’humanité est-elle prête à payer pour continuer son expansion ? Et quel prix certains sont-ils prêts à payer pour l’arrêter ?

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