Nos ainés les ont bien connues, ces fameuses cartes Vidal-Lablache, accrochées par leurs œillets au tableau noir de leur classe… les collectionneurs aujourd’hui les échangent et les revendent…
Notre auteur, lui, s’empare de ces objets « vintage », avec les notices qui les ont accompagnées, en explicitant de manière inédite leurs ressorts, pour le plus grand bonheur, dans cette première partie, des géographes et des passionnés de Vidal-Lablache. Apparait alors l’intérêt à la fois sémiologique et pédagogique de ces cartes, avec une identité visuelle forte, et bien sûr leur intérêt historique. L’auteur analyse les contextes de leurs créations, puis de leurs éditions, contextes inscrits dans l’histoire coloniale de la IIIème République. Comment fut présentée aux élèves cette colonisation ? Comment la société tout entière était-elle en mesure de la comprendre ?
Avec un regard contemporain, l’auteur choisit ensuite les cartes « politiques » se rapportant au second empire colonial de la France : elles en ont accompagné les conquêtes, depuis leurs premières éditions en1885, et chaque année ensuite pour chaque colonie. L’auteur se focalise alors sur chacune d’elles et permet ainsi au lecteur de découvrir dans l’ordre qu’il souhaite, l’Afrique occidentale, Madagascar, l’Algérie, la Tunisie, le Maroc, l’Indochine, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie.
L’examen est sans concession : l’auteur décrit ce que ces cartes nous montrent, mais surtout ce qu’elles cachent sous leurs belles apparences, par omission, insuffisance, ou encore par occultation des ravages opérés pendant cette période de la colonisation. Cet examen est structuré, carte après carte, par l’évolution des tracés des frontières, marqueurs des affrontements entre grandes puissances, ceux des chemins de fer construits pour les militaires mais aussi pour l’exploitation des richesses : l’énoncé des productions, avec ce qu’elles cachent le plus souvent d’injustice, de souffrance, et de capitalisation des grandes entreprises coloniales…
Le dessous des cartes est, sans appel, un témoignage bouleversant des réalités de la colonisation ; cette colonisation, qui, à l’époque, était perçue par le plus grand nombre comme une mission civilisatrice, héritière des Lumières…
Ce parcours est i

Uniquement pour chroniqueur(e) certifié(e).